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S.D.F.

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De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

De New-York à Annapolis

Notre descente vers le Sud commence avec un vent assez fort mais glacial car arrivant du Nord.
Il nous pousse à 7/9 nœuds le long de L’Est River et nous longeons pour la dernière fois Manhattan, la Statue de la Liberté. et la côte du New-Jersey.
Notre première escale, prévue à Atlantic City ne peut être possible. En effet, un fort courant agite le mouillage dont l’entrée ne nous semble pas large du tout !
Nous poursuivons donc jusqu’à Cap May, ou nous arrivons après deux journées et une nuit de navigation.
Principale localité du cap du même nom, c’est une  des premières stations balnéaires du littoral Atlantique. Des maisons victoriennes bordent les rues sur lesquelles défilent des dizaines de motards, tous de cuir vêtus et chevauchant des motos customisées. Une immense plage de sable blanc accueille les vacanciers de septembre et les nombreux adeptes de cerf-volant qui profitent d’un vent puissant et régulier.

Nous rejoignons ensuite la Chesapeake Bay par l’intra costale et nous retrouvons avec plaisir le canal tranquille en suivant sans souci les bouées vertes et rouges qui le délimitent.

Chesapeake City est un authentique village, avec ses maisons en bois de toutes couleurs, décorées avec soin. Les premières courges apparaissent déjà !
Patrick et Suzie, dans une taverne, se régalent de crabes, version « as you want » !
Durant plus de quatre heures, ils décortiquent des dizaines de crabes et savourent la chair succulente des pinces et des pates.

Deux étapes de courte navigation nous emmènent ensuite à Baltimore, où nous mouillons en plein centre ville, entre l’aquarium et une troupe de pédalos à têtes de dragons. Comme à New-York, nous voici encerclés de lumières et la nuit est claire comme le jour.
Baltimore est située à l’embouchure de la Patapsco River et au fond de la baie de Chesapeake.
Cité d’affaires moderne, Baltimore a su préserver son histoire et sa culture, le centre ville et le port sont charmants, des centaines de passants s’y promènent en fin de semaine.
Nous visitons l’Aquarium National où quinze mille résidents, tous plus colorés les uns que les autres, vivent dans un grandiose paquebot de verre futuriste, amarré à deux brasses de notre bateau.
Les requins rodent, la forêt tropicale résonne de chants d’oiseaux exotiques. Le spectacle de dauphins est ravissant, bien orchestré  mais, tout compte fait, nous les préférons encore jouant avec nous, dans l’immensité de l’océan.
Le bateau école des garde-côtes, l' « Eagle » est à quai et nous le découvrons avec plaisir. Imposant, avec ses 225 pieds de long, 147 pieds de hauteur, ses dizaines de voiles et son équipage au garde à vous !
Nous montons également à bord d’un voilier utilisé au début du siècle dernier pour le voyage d’esclaves. Les photos de ces pauvres gens, attachés entre eux et entassés à fond de cale nous glacent d’effroi, Après l’abolition de l’esclavage, le voilier participe à faire respecter les nouvelles lois et se rachète un peu !

Avec une joyeuse bande de canadiens, nous assistons à un match de baseball. Le match oppose les Orioles de Baltimore aux Yankies de New-York, le suspens est entier.
Ai-je besoin de vous préciser que le stade est immense ?
Il contient 49000 places, des dizaines de kiosques à hot-dog, des vendeurs de bretzels, de glaces…
L’ambiance est bon enfant, familiale, les spectateurs dévorent des hot-dog dégoulinant de mayonnaise et de Ketchup, ingurgitent des canettes de bière, des litres de soda tout en regardant et encourageant leur équipe favorite.
Le score est serré et nous avons droit à trois manches supplémentaires et les Orioles remportent le match, grâce à nos encouragements.

Pour fêter cette victoire et nous remettre de nos émotions, Patrick a préparé le matin une gigantesque ile flottante. Les canadiens, dans un silence total, dégustent ce dessert inconnu et nous passons un délicieux moment de convivialité, entremêlé d’éclats de rire.

Notre prochaine escale sera Annapolis, escale avant tout technique. Patrick a du bricolage à faire sur le bateau et le salon du bateau (le plus grand du monde, selon les prospectus!)s’y tiendra pour nos différentes emplettes.