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S.D.F.

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De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

Tortuga et Blanquilla.

Par deux fois, nous visitons ces îles du Nord du Vénézuéla. Elles sont, à elles seules, tout le symbole de notre voyage: authenticité, nature sauvage, mouillages déserts, fonds sous-marins exceptionnels. C'est l'aventure avec un grand A!

La Blanquilla est un plateau calcaire, d'une hauteur maximum de 30 mètres, affleurant à 200 kilomètres de la côte Nord du Vénézuéla. Excepté quelques gardes-côtes et des pêcheurs de Margarita venant épisodiquement habiter un petit village, l'île est déserte.

Nous nous promenons tôt le matin, au travers de cette végétation typique. Arbres rabougris aux troncs entrelacés, cactus s'agrippant sans vergogne sous nos chaussures ou le long de nos mollets, rares plamiers près des sources d'eau douce, le spectacle est étonnant et quelque peu déroutant. Nous croisons des ânes sauvages que nous ne pouvons pas approcher de trop près, des chouettes, des aigles pêcheurs et apercevons des oiseaux mystérieux.

La chasse sous-marine nous procure des poissons variés pour la confection de délicieuses soupes que nous partageons avec d'autres aventuriers français. Une petite promenade en annexe avec les cannes à pêche nous permet de nous régaler de bonites et de barracuda.

Les bateaux sont peu nombreux ici, mais quelques équipages remontant du Vénézuéla font souvent une escale le long de cette île. Ici, se cache un des plus beaux mouillages des Caraïbes, la baie de l'Américano: plage de sable blanc, rochers et arches surplombant une eau cristalline, palmiers au loin, grotte permettant de faire un feu de camp, le rêve à portée d'annexe!

La navigation inter-île est riche en surprises:

-Parfois mauvaise comme cet orage nocturne qui nous surprend avec ses rafales de vent à plus de 40 noeuds, sa pluie violente et les grosses vagues qu'il soulève.

-Parfois féerique lorsque nous croisons un banc de globicéphales ou qu'un joyeuse troupe de dauphins décide de jouer avec le bateau et nous accompagne un grand bout de chemin.

-Parfois incroyable quand Paul-Alexis ramène, au bout d'un grosse demi-heure d'effort, un espadon voilier d'1.94 m! C'est le troisième cette année et nous n'osons pas y croire!

La Tortuga appartient à un groupe d'îles comprenant également les Palanquinos et les Tortugillas. Après Margharita, que nous ne visiterons pas pour des raisons d' insécurité chronique, c'est la deuxième plus grande île du Vénézuéla. Elle est couverte d'une chppe de calcaire coralien. Entre les barrières de corail, se trouve le garde-manger idéal et nous continuons notre régime langouste! Pour les autres denrées, les échanges et le partage vont bon train. Faute de magasin, il ne nous manque rien, aussi étrange que cela puisse paraître.

Les plongées se succèdent dans les mouillages du sud de l'île, la faune est abondante et j'inaugure mon récent diplome de plongée pour accompagner Patrick et Paul-Alexis et profiter encore davantage de ce merveilleux voyage.