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S.D.F.

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De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

La Floride, avec ses deux mille kilomètres de rivages, son climat subtropical, évoque irrésistiblement les vacances sous un ciel d’azur.
Nous y restons au tout début de notre séjour américain et,  lorsque nous y revenons cinq mois après, nous l’apprécions encore davantage, nous sommes époustouflés devant ses richesses extraordinaires.

Les américains ont une vision très optimiste de l’avenir, les initiatives privées sont valorisées sachant qu’elles conduiront à grande vitesse à la prospérité.
Dès leur jeune âge, on enseigne aux enfants « figure it out », précepte que l’on pourrait traduire par «  trouve la solution en toi ». L’Etat n’est pas un état providence même si, avec la crise économique, Barack Obama semble vouloir apporter une petite touche de « socialisme » !
Ici, et en Floride particulièrement, c’est l’argent gagné et surtout l’argent dépensé qui donnent à l’individu sa place dans la société.
Il ne sert à rien d’avoir de l’argent si celui-ci n’est pas étalé, utilisé, mis dans la vitrine du matérialisme à outrance.
Consommer est un plaisir pour ces riches américains, c’est aussi pour eux un devoir patriotique. L’ultra consommation crée des milliers d’emplois et donne du travail à de nombreuses petites mains hispaniques ou asiatiques.
Voilà pourquoi les maisons sont si grandes, les pelouses tondues quotidiennement, le personnel de maison si nombreux, les yachts si étincelants !
Sur des centaines de kilomètres, la course à la plus grande demeure, au nombre de colonnes, à la diversité des toits semble être la principale préoccupation de ces résidents.
Dans chaque jardin, des hispaniques entretiennent avec compétence des plantes exotiques, des palmiers symétriques, des fleurs jamais fanées.
Les bateaux, amarrés aux pontons privés ont, luxe extrême, la couleur de la maison, l’anti-fooling celle des volets.
De nombreux golfs, verdoyants à souhait malgré la chaleur tropicale, attirent les joueurs. Nous avons même vu un téléphérique privé qui transportait les joueurs d’un bout à l’autre du terrain.
A l’intérieur des terres, des centres commerciaux immenses, des parkings surveillés de près par des policiers omniprésents, des voitures toutes plus grosses les une que les autres.
Dans les magasins, les restaurants, le personnel est nombreux, attentif, serviable.

La gentillesse des Américains nous a surpris et enthousiasmés, leur serviabilité et leur disponibilité resteront deux belles découvertes, contre toute attente.

Certes, toute médaille à son revers et l’envers du décor est, ici encore plus qu’ailleurs démesuré. Etre pauvre au pays de la richesse est le lot de nombreuses personnes, laissées au bord de l’autoroute du succès.

Nous avons passé la Thanksgiving chez  Jean-Stéphane, un cuisinier français, et mangé la traditionnelle dinde.
La Floride se prépare pour Noël, les rues sont illuminées à outrance, les troncs des palmiers recouverts de lumières multicolores mais nous n’entrons pas dans la magie de la fête, peu habitués à préparer Noël en maillot de bain et sans soucis.