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S.D.F.

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De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

TRANS-PACIFIQUE.  LES GALÁPAGOS / LES GAMBIER

JOUR  J:
Nous partons à 8 heures du matin. La télécommande du guindeau a disjoncté, l'ancre est remontée sans souci.
Nous montons la grand voile et mettons le génois.
La mer est belle, le vent est de 12 nœuds, tout est parfait.
Une canne siffle. Patrick remonte un joli thon jaune de 7 kilogrammes environ,
Une heure plus tard, une des deux  cannes siffle. J'essaie de remonter le poisson qui tire beaucoup mais un poisson plus affamé que nous l’a déjà croqué et je remonte une tête de thon, c'est râlant !
À 4 heures, je réveille Patrick, les deux cannes sont parties et sifflent fort. Nous commençons à remonter chacun une canne mais le fil se déroule toujours aussi vite et nous arrivons presque au bout du moulinet. Lorsque le premier poisson arrive, il est énorme, mais repart! Cassé, Dommage!
Nous essayons de nous rattraper sur le deuxième
Au final, nous n'avons pas de poisson car celui-ci aussi parvient à se décrocher, quasiment sur la jupe, cette fois, d’autant que nous avons perdu un leurre. Nous allons veiller cette nuit, nous sommes encore près de la dernière île des Galápagos.

JOUR 1:
Depuis notre départ, nous avons effectué 190 miles: chaque jour, je donnerai la distance GPS parcourue depuis le point de la veille, (celui de midi) en miles nautiques. Vous pouvez visualiser notre route sur le site :
http://shiptrak.org/ 
callsign : sdf  puis cliquer sur view
Elle ne correspondra pas forcément à celle réellement parcourue  car nous pouvons effectuer des "miles perdus "(météo, manœuvres, moments de pêche, décalage de la route pour le confort des repas, contournement ou fuite des grains, déviation due à la direction du vent ou des vagues....)

Nous croisons deux bateaux de pêche et apercevons Cyale. Nous filons toujours à 8/9 nœuds et la mer s'est quand même un peu formée. Je réveille Patrick à 10 heures, car le vent monte un peu (18 nds) et nous atteignons les 10 nœuds,
À 6 heures, nous croisons deux bateaux de pêche,
Patrick prend le quart à 20 heures.

JOUR 2 :
Distance parcourue: 204 miles.

La nuit a été bonne, avec du vent régulier mais une mer qui se creuse un peu (environ 1,5/2 mètres de houle) et nous n'avons pas revu de bateaux.
Nous avions mis l'A.I.S.en marche
Le matin, nous ramassons une quarantaine de calamars et quelques poissons volants sur le pont.
À 10 heures, mon mal de mer empire et le moral est bas, d'autant que de grosses vagues giclent dans le cockpit: Patrick décide alors de changer de cap et de prendre plus à l'Ouest. Je mets un Scopoderm, À 13 h, les cannes sifflent, une dorade se décroche. De l'autre côté, Patrick en remonte une, très belle, d’environ 90 centimètres  
Au coucher du soleil, nous reprenons un ris,

JOUR 3:
Distance parcourue: 162 miles.

Orgie de bananes au petit déjeuner, nous lâchons le deuxième ris, la mer s'est un peu calmée et les creux font environ 1 mètre.
Le moral est revenu à bord, le mal de mer a presque disparu : OUF !
À 8 heures, on enlève le dernier ris, puis on protège le bas de la grande voile au point d’amure, la manille est trop agressive pour la voile.
À 10 heures, les cannes sifflent, et Patrick remonte deux belles dorades coryphènes. L’après midi est plus calme, la mer est moins forte.
Nous rangeons la latte de l'easy bag
Nous ne réduisons pas ce soir car le vent tombe.

JOUR 4:
Distance parcourue: 159 miles.

Il fait très beau ce matin, les creux sont d’un mètre et nous filons à 7 nœuds.
À midi, nous prenons un ris et, deux heures plus tard, nous en prenons un autre, des orages se préparent à l'horizon, et la mer se creuse (3,5/4m)
À midi, nous avons Gilles au téléphone, tout va bien pour eux.
La météo annonce du vent dans la nuit, Patrick commence la veille et je vais me coucher.

JOUR 5:
Distance parcourue: 149 miles.

La nuit a été un peu agitée, ces creux de 3/4 mètres et un vent de 20/25 nœuds. Patrick n'a pas beaucoup dormi et a du changer un peu la direction pour que la navigation soit plus confortable.
À 7 heures, nous enlevons un ris, la mer et le vent se sont un peu calmés, mais les creux sont encore de trois mètres !
D'après Armand, le routeur de Gilles, le vent va faiblir demain.
À 15 heures, nous lâchons le dernier ris, la mer se calme tout doucement.
Au coucher du soleil, nous prenons notre ris pour la nuit et entendons un drôle de bruit!
La poulie du premier ris a lâché.

JOUR 6:
Distance parcourue: 168 miles.

La nuit a été bonne, avec du vent régulier entre 15 et 20 nœuds.
À 7 heures, nous affalons la grand voile et Patrick change la poulie.  
Il fait beau ce matin et nous prenons un cap plus au Sud
Le soir, le vent baisse et la vitesse du bateau tombe à 5/6 nœuds, nous cassons notre belle moyenne.

JOUR 7:
Distance parcourue: 132 miles.

Il y a une semaine que nous sommes partis et nous avons parcouru, à 8 heures, 1220 miles, ce qui est fort bien.
Mise en place du  bambou qui servir de tangon pour le génois, nous l'installons en ciseaux car le vent est arrière.
Nous pêchons une belle dorade que je remonte sans trop de difficulté, Voilà encore trois ou quatre repas de poisson.
Nous réparons l'easy-bag, dont un bout menace de casser.
D'après la météo, le vent va encore faiblir et il est difficile de s'habituer aux 4/5 nœuds après les 8/9 des jours précédents.

JOUR 8:
Distance parcourue: 114 miles.

C'est le grand beau temps ce matin, mais le vent est toujours très faible et ne va pas aller en forcissant.

JOUR 9:
Distance parcourue: 125 miles.

La nuit à été bonne, malgré un empannage, mais le pilote a bipé assez vite et nous réveille en sursaut, nous corrigeons le cap.
Au petit matin, cap au Sud, histoire de se rapprocher de Gilles dont nous avons vu les feux dans la nuit. Une liaison V.H.F. nous permet de papoter un peu, avant de reprendre cap à l’Ouest, notre génois en ciseaux et avec le tangon.
A midi, nous avons parcouru 1500 miles.

JOUR 10:
Distance parcourue: 124 miles.

Nous recevons une ébauche d’une possible route jusqu'à l'arrivée prévue le week-end du 8 juillet, mais avec le vent et la mer, nous ne sommes jamais sûrs de rien, n'est-ce-pas?
Patrick note tous les points sur la carte et calcule que nous devons faire 160 miles par jour en moyenne, ce n’est pas gagné, il faudra que le vent nous aide!
À 11 heures, la canne siffle et Patrick remonte une belle dorade, qui finira en conserves
Nous remettons les cannes et, à 16 heures, les deux partent en même temps, je remonte un thazard bâtard (wahoo), le sien s'échappe au dernier moment.

JOUR 11:
Distance parcourue: 136 miles.

Le vent a soufflé plus fort cette nuit, et le tangon a un peu souffert. Nous mettons cap au sud et enlevons le bambou, bien fendu au niveau de la poulie.

JOUR 12:
Distance parcourue: 160 miles.

Le vent à un peu forci cette nuit, sous les nuages.
Patrick réinstalle le tangon après avoir refait une attache plus loin, et nous remettons les voiles en ciseaux
Nous remplissons nos bonbonnes d'eau douce,
Nous croisons un cargo, enfin, nous l’apercevons à 5/7 miles derrière nous! Par V.H.F. nous lui passons un petit bonjour, il nous demande notre position et ce qu'il peut faire pour nous! Rien, cher Monsieur, seulement « papoter » un peu !

JOUR 13:
Distance parcourue: 134 miles.

À minuit, le tango casse, Patrick entreprend une réparation, il scie le morceau de bambou, et attache poulie et bouts à un nouvel endroit, plus près d'un nœud et plus solidement. Le bateau avance bien, dans des creux d'un mètre environ, l'allure est confortable, le soleil brille, c'est chouette !
Gilles appelle à midi, tout va bien.
Patrick répare, brase la grille du gaz.

JOUR 14:
Distance parcourue: 135 miles.

A 5h, nous mettons le moteur en route et roulons le génois récalcitrant aux 5/6 nœuds de vent.
Nous retournons nous coucher, c'est la première fois depuis que nous sommes partis que nous avançons au moteur et nous avions oublié combien le bruit en était  désagréable. Dans la matinée, je ramène une dorade d'environ un mètre jusque sur la jupe, Patrick la pique avec le crochet, et la dorade reprend le large,
Réparation de la poignée de la porte de la chambre de Charles-Antoine, dont la serrure ne fonctionne plus.
Un peu plus tard, j'essaie de ramener un poisson et, je le vois sauter très haut, l’espadon, se détache, ce n'est pas mon jour! D'ailleurs, c'est bien connu, le vendredi, c'est le jour du poisson!

JOUR 15:
Distance parcourue: 132 miles.

Une canne siffle, longtemps, longtemps.
Après trois gros quarts d'heure, c'est un joli thon rouge de 14 kilos ! Les filets sont énormes, nous en gardons pour six repas, et mettons le reste en bocaux.
La mer est toujours très calme et nous laissons donc le moteur.
Nous en profitons pour transvaser 2 bidons de gas-oil dans le réservoir.
Nous faisons tourner le dessal, de façon à remplir les cuves d'eau.
L'après - midi, le temps se gâte, la mer se forme, nous remettons le génois, il faut prendre un ris, puis un deuxième car, sous les grains, le vent monte à 28/30 nœuds, nous resterons  ainsi toute la nuit
Mais, aux alentours de 18 heures, je descends dans la chambre et m'aperçois avec étonnement et inquiétude que de l'eau coule sur le parquet. Patrick goutte l'eau, elle est douce, ouf!, nous n'avons pas de voie d'eau, c'est le réservoir qui fuit.

JOUR 16:
Distance parcourue: 119 miles.

Ce matin, la mer est plus calme, le vent est un peu tombé et, nous nous penchons sur notre problème.
Le réservoir et la pompe du groupe d’eau douce sont tombés,
Nous les refixons , et réparons les fuites sur la pompe avec du ruban téflon
Dans l'après- midi, le vent et la mer montent, heureusement, nous avons fini de tout ranger!
Nous prenons deux ris pour la nuit,

JOUR 17:
Distance parcourue: 155 miles.

Cette nuit, le vent montait à plus de 20 nœuds, la vitesse du bateau approchait les 9 nœuds, et les creux étaient environ de 2 mètres.
Et l'après- midi est aussi sportive, entre les pointes de vent à 25 nœuds et les grosses vagues, il faut être vigilant
À 23 heures, le vent a faibli Patrick met les voiles en ciseaux, le vent arrive de l'arrière.

JOUR 18:
Distance parcourue: 145 miles.

Le temps est gris, mais le vent est encore assez fort et nous avançons à 7 nœuds, c'est une matinée tranquille,
Après le repas, nous voulons enlever le dernier ris de la grand voile, mais la drisse est coincée et il n'est pas possible de la hisser, le réa de la drisse est cassé.
Nous affalons, mettons le moteur et Patrick décide de réparer....la télécommande de son guindeau, attaquée par l'humidité de Panama, ce qui a permis au calme de revenir.
La réflexion a porté ses fruits et Patrick décidé de remplacer la balancine par l’ancienne drisse de GV (plus solide) et de l’utiliser  en drisse de GV
Le changement se fait sans difficulté majeure

JOUR 19:
Distance parcourue: 129 miles

La nuit à été tranquille au petit jour, nous recevons de mauvaises nouvelles de Cyale, qui a déchiré sa grand voile, nous lui proposons de l'attendre pour le dépanner en gasoil, cela n'est pas nécessaire pour l'instant
Une belle houle nous berce, tout en nous permettant quand même de remplir le réservoir de fuel avec deux nouveaux bidons de réserve.

JOUR 20:
Distance parcourue: 107 miles
Le vent souffle à 7/8 nœuds, il a oublié de lire les fichiers Grib qui l’avaient annoncé aux alentours de 20 nœuds
Du coup notre arrivée est reportée à samedi

 

JOUR 21:
Distance parcourue: 114 miles
Le vent monte doucement à 15 nds
L’après midi nous prenons, 1,2, puis 3 ris pour ne pas arriver  de nuit
A minuit on affale tout et terminons juste avec un petit bout de génois

JOUR 22:
A 6h du matin nous franchissons les premières bouées du chenal
A 8h nous jetons l’ancre dans la baie de Rikitea