en_tete
S.D.F.

Télécharger le livre
De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

A mon tour

Comme vous l’aviez compris, la plongée n’était pas mon fort ! La première année de navigation, essentiellement  dans les canaux américains, ne m’avait pas permis de progresser dans ce sens.

Un de mes objectifs pour cette seconde année semblait donc assez modeste pour  la plupart d’entre vous : je voulais simplement savoir sauter du bateau, sans paniquer, sans pleurer, et sans, non plus, appeler ma maman !
Je vous vois sourire, mais je ne savais toujours pas mettre la tête sous l’eau (ou très peu !) et je n’étais pas capable de descendre récupérer un objet tombé dans l’eau, même à très faible profondeur.  J’avais donc du pain sur la planche avec, je l’avoue, deux atouts de poids : la possibilité d’un entrainement pratiquement quotidien dans de l’eau cristalline et chaude, et un professeur particulier de choix, patient et dévoué (Ah ! l’amour !).

Au mois de mars, je me rendis compte que je pouvais respirer les yeux fermés, sans attendre forcément d’y voir clair. Ce fût une découverte importante pour moi et, dans la foulée, je réussis, après quelques hésitations, à sauter assise, puis debout, de l’annexe.
Mais la persévérance de Patrick continua et je gravis, au cours du mois d’avril les marches de la jupe du bateau : première marche, deuxième, troisième.
C’est à Sainte-Anne que je sautais pour la première fois de l’avant du bateau, après avoir dit à Patrick :
-« Au pire, qu’est-ce que je risque, à part me noyer ? »
A partir de ce jour-là, mes progrès en palmes/masque/tuba  furent importants et j’acquis, petit  à petit,  à la Barbade, une aisance relative qui me permit de profiter du magnifique mouillage de Carlisle Bay.

Au mois d’août, à Bonaire, alors que Cécile et moi nous contentions d’admirer de la surface les fonds marins et leurs habitants, je pris conscience que je me privais sottement de belles découvertes.
Patrick et Franck se relayèrent pendant trois jours pour m’initier avec patience et gentillesse et je fis mes premières descentes sous leurs bienveillants regards. Les balades, à huit ou neuf mètres, m’enchantaient mais les exercices m’horrifiaient et me stressaient. Comment réussir à remplir le masque d’eau alors que, jusqu’à présent, je ne supportais pas la moindre goutte d’eau dans les yeux ?
J’avais les yeux qui piquaient,  mais comment s’essuyer à travers le masque ? J’inventais même un nouveau signe de plongée et je fermais les poings, sans pouvoir ré ouvrir les yeux.
Je n’avais pas l’habitude non plus d’avoir de l’eau dans les oreilles et cela me perturbait un peu. Mais voilà, j’avais un plus gros problème, j’avais attrapé le virus de la plongée et je souhaitais continuer.

A Puerto La Cruz, avec Nancy, une canadienne francophone, je suivis des cours et passai mon Open Water (PADI).  Je réussis à exécuter tous les exercices, même celui de la nage sans masque, que je redoutais tant.
Notre retour en France fut l’occasion d’acheter le matériel nécessaire, (avec du rose, bien sûr) et je continue à plonger avec Patrick, Paul-Alexis, les copains.

  Tous nos invités plongeurs vont avoir à me supporter aussi dans l’eau.
Heureusement pour eux, dans le fond, je suis moins bavarde !